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Finse, Norvège - 1er au 9 mars 2013
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Snowkite chez Olaf Grossebaf
Edition 2013Finse, massif du Hardangerjökulen et du Skarvheimen,
NorvègePart 1
[attachment=9:210uxxn8]IMG_0483 copie.jpg[/attachment:210uxxn8]
J'ai passé les 10 jours précédants notre séjour à Finse dans un autre massif norvégien, un peu plus au sud de la Norvège ; la météo y a été incroyablement bonne. Aussi, je ne suis pas tellement surpris de trouver une prévis météo "grisouille" pour notre semaine de kite : j'avais déjà eu beaucoup de chance jusqu'ici et, en quelque sorte, mangé tout mon pain blanc…
Arrivés à Finse le samedi 1er mars dans la tempête, Sylvie, Thierry, Cornelius et moi n'avons pas d'autres recours que de patienter et de remettre au lendemain notre première séance de kite made in Norway, cru 2013.Le dimanche 2 mars, le vent dépasse les 25 noeuds, et en dépit d'une visibilité devenue bonne l'après-midi, il n'est pas raisonnable d'essayer nos toutes nouvelles Speed 4 10 Deluxe dans ces conditions ; On s'en tient donc à l'utilisation des parawings Beringer [voiles dont les suspentes sont directement fixées sur une barre orientée perpendiculairement au bord d'attaque] particulièrement efficaces dans le gros temps… Inventées en Allemagne, ces ailes sont depuis longtemps utilisées en expédition, mais aussi à Finse où se concentrent pas loin de 50% des utilisateurs de parawing...
D'un aspect assez basique, ces voiles ont pourtant d'excellentes aptitudes dans la plupart des allures et sont très plaisantes à piloter par vent fort : il faut alors cranter comme un damné , dans une position très inclinée, voire quasi "assise"... L'exercice devient vite physique si l'on recherche vitesse et sensations...
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Pendant ce temps là, Thierry ride en Access 6 équipée de lignes courtes, tandis que Sylvie tire ses premiers bords norvégiens en Access 4.
[attachment=4:210uxxn8]P1160257 copie.jpg[/attachment:210uxxn8]
[attachment=3:210uxxn8]P1160306 copie.jpg[/attachment:210uxxn8]
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Les lundi 3 et mardi 4, le vent a suffisamment baissé d'intensité pour que nous déballions enfin nos nouveaux "jouets". Mais la luminosité blafarde masque encore trop une couverture neigeuse que nous découvrons très sculptée par le vent ; je ne me souviens pas avoir vu pareilles conditions de neige à l'altitude du lac depuis que nous fréquentons le secteur (nous passons 1 à 2 semaines à Finse tous les ans depuis 2007). Sylvie en fera d'ailleurs les frais : entorse d'un genou et fin de la partie pour elle qui commençait à capter pas mal de petits trucs...
Notre découverte de la Speed 4 10 se fait donc uniquement sur le lac de Finse et quelques pentes dominant ses abords, mais nous ne pouvons pas vraiment passer à la vitesse supérieure et utiliser le potentiel complet de cette voile dernière génération. Depuis, une belle sortie sur un "home spot" (Cervières, Hautes Alpes) a permis de mieux appréhender cette aile.
[attachment=1:210uxxn8]P1160365 copie.jpg[/attachment:210uxxn8]
Suite dans Finse, Norvège - 1er au 9 mars 2013 - part 2
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Snowkite chez Olaf Grossebaf
Edition 2013Finse, massif du Hardangerjökulen et du Skarvheimen,
NorvègePart 1
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J'ai passé les 10 jours précédants notre séjour à Finse dans un autre massif norvégien, un peu plus au sud de la Norvège ; la météo y a été incroyablement bonne. Aussi, je ne suis pas tellement surpris de trouver une prévis météo "grisouille" pour notre semaine de kite : j'avais déjà eu beaucoup de chance jusqu'ici et, en quelque sorte, mangé tout mon pain blanc…
Arrivés à Finse le samedi 1er mars dans la tempête, Sylvie, Thierry, Cornelius et moi n'avons pas d'autres recours que de patienter et de remettre au lendemain notre première séance de kite made in Norway, cru 2013.Le dimanche 2 mars, le vent dépasse les 25 noeuds, et en dépit d'une visibilité devenue bonne l'après-midi, il n'est pas raisonnable d'essayer nos toutes nouvelles Speed 4 10 Deluxe dans ces conditions ; On s'en tient donc à l'utilisation des parawings Beringer [voiles dont les suspentes sont directement fixées sur une barre orientée perpendiculairement au bord d'attaque] particulièrement efficaces dans le gros temps… Inventées en Allemagne, ces ailes sont depuis longtemps utilisées en expédition, mais aussi à Finse où se concentrent pas loin de 50% des utilisateurs de parawing...
D'un aspect assez basique, ces voiles ont pourtant d'excellentes aptitudes dans la plupart des allures et sont très plaisantes à piloter par vent fort : il faut alors cranter comme un damné , dans une position très inclinée, voire quasi "assise"... L'exercice devient vite physique si l'on recherche vitesse et sensations...
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Pendant ce temps là, Thierry ride en Access 6 équipée de lignes courtes, tandis que Sylvie tire ses premiers bords norvégiens en Access 4.
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Les lundi 3 et mardi 4, le vent a suffisamment baissé d'intensité pour que nous déballions enfin nos nouveaux "jouets". Mais la luminosité blafarde masque encore trop une couverture neigeuse que nous découvrons très sculptée par le vent ; je ne me souviens pas avoir vu pareilles conditions de neige à l'altitude du lac depuis que nous fréquentons le secteur (nous passons 1 à 2 semaines à Finse tous les ans depuis 2007). Sylvie en fera d'ailleurs les frais : entorse d'un genou et fin de la partie pour elle qui commençait à capter pas mal de petits trucs...
Notre découverte de la Speed 4 10 se fait donc uniquement sur le lac de Finse et quelques pentes dominant ses abords, mais nous ne pouvons pas vraiment passer à la vitesse supérieure et utiliser le potentiel complet de cette voile dernière génération. Depuis, une belle sortie sur un "home spot" (Cervières, Hautes Alpes) a permis de mieux appréhender cette aile.
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Suite dans Finse, Norvège - 1er au 9 mars 2013 - part 2
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Part 2
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Les 3 jours suivants, le vent bascule à l'Est et au SE, synonyme de conditions plus stables, de très belles journées intensément ensoleillées, mais aussi de vents faibles. Les "gros guns" sont de sortie, les Speed 3 19 déballées, vont pouvoir dévoiler leur plein potentiel.
Le mercredi, la brise erratique du lac finit par nous convaincre de "peauter" les skis pour rejoindre les hauteurs du Hardangerjökulen, petite calotte glaciaire culminant à 1863 m ("petite" à l'échelle des contrées nordiques en général, mais sixième plus vaste glacier de Norvège avec une superficie de 73 km²). Cornelius, plus avisé ou plus courageux, monte à peau de phoque jusque sous le sommet pour s'assurer de trouver du vent. Thierry et moi pensons pouvoir exploiter la brise descendant le glacier de Middalen pour grappiller de la hauteur rapidement et à moindres frais… Erreur d'appréciation !
Il faut dire que je n'avais encore jamais vu un phénomène aussi marqué que celui-là : le catabatique dévalant la surface du glacier est clairement suffisant pour décoller une voile de 12 ou même 10 m². Mais l'épaisseur de cette lame d'air ne dépasse pas 5 m de hauteur ; au-dessus, l'aile dévente systématiquement ; la brise n'est pas non plus suffisante pour pouvoir caler la voile au ras du sol ; aussi, à chaque virage d'aile, la voile dévente et retombe. Tandis que Thierry, exaspéré, replie et "repeaute" pour aller chercher un vent plus consistant un peu plus haut, je m'entête dans un bord calamiteux dans l'espoir de trouver un écoulement catabatique un poil plus soutenu sur la rive ouest du glacier. Je finis par "m'enterrer" pour de bon, tout en ayant le loisir de constater que Thierry est sorti du catabatique et a trouvé le léger vent météo qui, 150 mètres d'altitude au-dessus de moi, le pousse maintenant vers le haut... Plus haut encore, je vois la Speed 3 de Cornelius sur la crête sommitale. Je suis à deux doigts d'abandonner la partie et de rentrer, mais à la vue de la voile bleue et blanche, je me ravise, me décide à "repeauter" (ce que j'aurais dû faire bien avant), et grimpe le glacier Middalen. Cette fois, j'attends d'être certain d'être passé dans la couche de vent météo et m'assure qu'il est suffisamment établi avant de m'arrêter, de dépeauter et d'installer ma voile.
Il est déjà 16H30 quand je déboule sur la crête sommitale, dans un flux qui s'est sensiblement renforcé. A ma grande surprise, la surface de la calotte est bien meilleure que la neige très compactée et sculptée qui couvre quasiment toutes les étendues plus bas. Deux ans que nous n'étions plus montés sur le haut de la calotte du Hardangerjökulen : l'hiver dernier, la neige y avait été vitrifiée avant notre arrivée et les vents étaient restés trop forts pour pouvoir y accéder...
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Le haut de la calotte est gentiment ondulé, le paysage y est grandiose, la vue porte loin sur les plateaux du Hardanger au sud et à l'Est, ainsi que sur les montagnes du Skarvheimen [et même du Jötulheimen (point culminant de la Scandinavie)] au nord.
Malheureusement, Cornelius a déjà filé pour redescendre par le petit glacier au nord-est de la calotte, et Thierry est redescendu par la voie de montée, quand j'arrive à mon tour au sommet.[attachment=4:327imq1d]P1160533bis copie.jpg[/attachment:327imq1d]
Le soleil est déjà bas sur l'horizon, je tire quelques bords, puis pique vers le nord-est et dévale le glacier Blaisen vent-debout. Parvenu sur sa partie terminale, là où la pente s'accélère notablement, la voile se décale subitement de 120°, me faisant passer en quelques secondes d'une allure prés serré à vent arrière : je viens de quitter la couche d'air affectée par le vent météo et retrouve le catabatique. Je négocie la sortie un peu raide de Blaisen en vent arrière et dévente à la sortie du front glaciaire. Je plie l'aile, calcule mon itinéraire de retour pour profiter au mieux de la pente et "torche" les derniers kilomètres en pas du patineur à la tombée de la nuit, des images et des sensations plein la tête.
Jeudi 7 mars : même météo, pas d'air sur le lac, nous "peautons" et grimpons cette fois sur le versant sud qui domine Finse, en direction des montagnes Satehjellane. 200 mètres de dénivelé au-dessus du hameau, un léger vent d'Est rentre. Nous sortons les grosses "couettes" et jouons un moment sur les hauteurs du Sanddalsnuten ; car dès que nous perdons un peu d'altitude, le souffle devient erratique, voire inexistant.[attachment=3:327imq1d]P1160419 copie.jpg[/attachment:327imq1d]
[attachment=2:327imq1d]P1160452 copie.jpg[/attachment:327imq1d]
Mais trouvant la place tout de même un peu petite alors qu'alentours les ondulations des collines invitent à des itinérances infinies, nous cédons aux sirènes des collines et tentons un déplacement hasardeux vers le nord.
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Part 3
Une première dépression (un lac) à l'abri du vent est franchie sans traîner ; je constate avec grand plaisir que le peu de vitesse prise pour rejoindre le fond du lac suffit à border légèrement la 19 et à lui donner suffisamment de puissance pour traverser la dépression sans avoir besoin de relancer. Fabuleux !
[attachment=9:3vd68xp4]P1160473 copie.jpg[/attachment:3vd68xp4]
Pendant une bonne heure, je bataille dans un vent quasi inexistant, m'appliquant à bien boucler mes loops d'ailes tout en me maintenant le plus près possible des crêtes morainiques, plongeant de temps à autres dans une courte pente pour traverser un vallonnement ou un petit lac. Je finis par rejoindre l'abri de Klemsbu, puis le point culminant de Sankt Pål.
[attachment=8:3vd68xp4]P1160471 copie.jpg[/attachment:3vd68xp4]
Je pense devoir plier pour rentrer car le vallon de retour est complètement sous le vent. Mais je "gratte" un petit peu pour me rapprocher de la rupture de pente annonçant ledit vallon. Je me fixe un point ultime à atteindre sous voile où je pense me retrouver totalement déventé ; mais je constate que le peu de vent dégueulant la pente, combiné à ma trajectoire légèrement descendante, donne suffisamment de puissance à mon aile pour envisager de continuer. Dès lors, je m'applique à conserver le maximum d'altitude (pour ne pas prendre le risque de "m'enterrer" dans le vallon) et constate que l'aile garde de la puissance. Sous le vent du Sanddalsnuten, je pense un moment devoir remonter la pente à contrevent pour gagner un petit col qui me permettra de basculer sur le versant au vent. Un virement de bord me fait prendre conscience que cela va être très laborieux, avec un risque de dévente fort. Je renonce et reprends ma traversée sous le vent. Mais je constate avec bonheur que la brise est ici suffisante pour remonter la pente sous le vent et franchir la crête du Sanddalsnuten plus au sud. Je bascule sur une pente glacée que je descends en tirant des bords, puis franchis la ligne haute tension et poursuis ma descente jusqu'à Finse en vent arrière…
Tout au long de cette journée, le comportement de la Speed 3 19 m'a bleuffé ; il est évident pour moi que je n'aurais pas pu faire l'intégralité de cette itinérance avec mon ancienne voile : avec très très peu de vent, je suis parvenu à progresser lentement en enchainant les loops d'ailes du côté le plus favorable (ce que permet l'ingénieux système de l'Infinity Barre), sans jamais complètement déventer ou "faire des oreilles" (tant que la voile est en mouvement, même à très faible vitesse, elle reste ultra stable ; en sortie de loop, cela est un avantage précieux qui autorise une attention totale à la trajectoire de l'aile sans avoir à se soucier d'un début de risque de fermeture ; en revanche, il est clair qu'il faut en permanence tirer sur les flotteurs des arrières pour donner le diamètre voulu à son loop...) ; et à chaque fois que j'ai pu prendre un poil de vitesse, le gain en puissance a été immédiat et notable, et les loops sont devenus aussitôt inutiles...
Le vendredi 8, le soleil brille toujours, la brise à Finse est quasi inexistante. Nous nous tâtons quant au choix de la destination du jour. Mais en regardant par les fenêtres de notre chalet, un constat brise soudainement notre indécision : 3 kiteurs remontent la pente du glacier Blaisen en direction du Hardangerjökulen.
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J'en profite ici pour ouvrir une parenthèse : il me semble que c'est la 1ère fois que je vois d'autres kiteurs que nous prendre de l'altitude et quitter le lac et son voisinage proche. Cela pour dire
que s'il est évident que nous ne sommes pas les seuls ni les premiers à monter sur le Hardangerjökulen, il est toujours étonnant de constater que peu de kiteurs s'aventurent sur les hauteurs autour de Finse ; Finse n'est pas un spot ultra fréquenté, mais tout de même…
En France, et partout ailleurs en Europe, ces pentes seraient ridées en permanence ; ici, ce n'est pas encore vraiment le cas ; une question de culture du kite peut-être : nous, alpins, sommes habitués à rider dans la pente car nous n'avons pas tellement d'alternatives ; les kiteurs Norvégiens ont clairement le choix, et peut-être préfèrent-ils "envoyer des gros tricks" plutôt que de randonner par monts et par vaux. Fin de la parenthèse...[attachment=6:3vd68xp4]P1160487 copie.jpg[/attachment:3vd68xp4]
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Ce jour, la brise est tout juste suffisante pour autoriser un départ depuis le lac. Nous ne demandons pas notre reste ! Et encore une fois, nous allons pouvoir constater que même dans un vent faible, la Speed 3 19 va exprimer tout son potentiel. Même dans des conditions assez
faibles, il ne nous faut que quelques minutes pour atteindre l'extrémité est de la langue terminale du glacier Blaisen : un peu de vitesse suffit à border la voile et à la lui donner sa puissance ; les
bords pour remonter au vent sont francs (l'angle de remontée est élevé). Je me surprends à atteindre Blaisen en une dizaine de bords (là où il m'en fallait au moins 2 fois plus auparavant) et en un temps record : impression d'une insolente efficacité ![attachment=4:3vd68xp4]P1160495 copie.jpg[/attachment:3vd68xp4]
Dans la partie basse de Blaisen, un catabatique annule le vent météo : zone de turbulences. Quelques loops permettent de doubler le dernier des 3 kiteurs repérés depuis notre chalet (des sympathiques Tchèques), enterré un petit moment dans ce secteur à l'aérologie complexe. A peine plus haut, le catabatique renforce au contraire le vent météo et un chasse-neige se met à souffler localement : en 2 virements de bord, nous doublons Venina, la fille du groupe Tchèque et rejoignons son compagnon Pavlev arrivé au sommet un peu avant nous. Dans la foulée, arrive à toute bombe Ronny Finsaas, le local du coin, avec sa Yakuza 8.6 montée sur 50 m de ligne. Avant même de l'avoir reconnu, je me doute qu'il s'agit de lui : peu de personnes sont capables de monter sur ce sommet à cette allure avec pareille voile…
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Part 4 (Fin)
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Nous filons vers le dôme sud de la calotte, quelques kilomètres plus loin, pour admirer la vue sur les plateaux du Hardangervidda, puis revenons de justesse au sommet principal dans un vent faiblissant. J'hésite un instant à tirer un grand bord légèrement descendant vers l'ouest-nord-ouest, en coupant les pentes qui ferment le haut du glacier Middalen. Essai : ça a l'air de fonctionner, mais sans aucune garantie tant le vent devient light. Finalement, je renonce et traverse vers le nord-est, 50 m sous le sommet. Là, comme l'avant veille, seule une pellicule d'air froid de quelques mètres d'épaisseur glisse sur la pente de la calotte. Je m'évertue à progresser vent de travers, mais sans plus de résultats que 2 jours auparavant. Cette fois je ne m'entête pas et plie. Cornelius a plongé dans la pente du Middalen mais se retrouve enterré une fois au milieu du glacier. En atteignant la cabane Jökulhytta, je vois que Thierry lutte encore pour remonter le catabatique qui s'écoule sur le glacier Blaisen. Mais il est aux prises aux mêmes difficultés : une brise devenue pelliculaire…
Sur Middalen, je tape la causette avec les 3 Tchèques, puis retrouve Thierry qui a plié. Retour par gravité / pas du patineur à Finse...
Samedi 9 mars, retour des nuages, visibilité médiocre, le vent d'Est reste faible. Nous en profitons pour tester la Speed 3 19 avec 46 m de lignes (au lieu de 21 m). En 2008, lors de notre traversée sud-nord du Groenland, nous avions expérimenté des lignes de 40, 50, 60 et 100
mètres et rapidement adopté les 3 premières longueurs de façon systématique pour nos voiles de taille moyenne et grande. L'intérêt s'était tout de suite avéré évident : une fenêtre de vol plus grande permettant des loops plus larges (plus puissants), moins nombreux, moins près du sol
(moins de risques de dévente ou d'accroche sur les sastrugies), moins de virages d'ailes dans le cas de "8" et donc moins de pertes de vitesse de l'aile ; et la possibilité d'accrocher des couches d'air plus rapides à 40, 50, voire 80 m au-dessus de la calotte (la "rugosité" de la surface glaciaire freine l'écoulement des catabatiques au contact du sol)...Dans ce format longues lignes, la voile semble encore plus stable (si cela est faisable). Elle a nécessairement plus d'inertie. A l'attaque d'un nouveau bord, la voile met un peu plus de temps à se caler, puis ne bouge plus.
Le soir même, nous grimpons dans le train qui nous ramène à Oslo, mais nos esprits trainent encore au-dessus des pentes du Hardangerjökulen. La semaine fut excellente pour les 3 gars (un peu moins pour Sylvie) : toutes nos voiles ont "pris l'air", nous avons eu toutes les conditions météo possible, pu prendre de la hauteur et "tailler la route" à diverses reprises. Un vrai régal. On reviendra encore !
Photos & textes : Michael Charavin & Cornelius Strohm
NB : A noter qu'en dehors de notre séjour amateur annuel entre pôtes (dont c'est ici le CR), je propose et encadre également des séjours kite d'une semaine à Finse. Esprit plutôt rando kite. Niveau autonome... michael.charavin[at]free.fr
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Beau Cr qui tombe à point, pour moi c'est décollage demain, dimanche midi à Finse pour la première fois
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Punaise ça c'est du beau CR bien complet et illustré
Des paysages tels qu'on se les imagine dans des rêves plein format!