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Noël au Col de la Croix
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Oh que c'est raide, depuis un moment les peaux de phoque sont dans le sac et le splitboard glisse au bout de sa laisse, il me faut continuer de gravir cette pente impressionnante en creusant à grands coups de boots des marches en quinconces jusqu'à un raidillon franc juste sous une petite corniche, les dernières tailles seront dignes d'une échelle de meunier dans du engagé. L’arrête sommitale de cette vague figée par le froid et sculptée par le vent vole en éclat sous le martèlement des bâtons, et, à l'aide de deux bonnes poignées je finis de me hisser au sommet.
" ouf… "Ce petit extra jusqu'au col des Aurias prolongeant ma rando d'une bonne quarantaine de minutes, me permettra de faire des photos panoramiques de ces immenses alpages Dromois s'étirant vers l'ouest jusqu'à Lus-la-Croix-haute, qu'il est impossible de voir dans leur ensemble depuis le col de la Croix car trop encaissé dans le relief et malheureusement dans le brouillard aujourd'hui.
Place maintenant à un freeride d’échauffement dans des cristaux acérés se cassant à mon passage, jusqu'au col 300 mètres en contrebas.
Assis face au soleil à même la croûte de neige, les jambes allongées fléchies et légèrement écartées, je resserre tranquillement les poignées de ma veste ainsi que les cordons des gants, délicatement je recouvre mon casque de ma capuche gore-tex, cela fini de m'isoler du monde extérieur bien au chaud sous mon bonnet en laine et protégé derrière des lunettes noires, je suis fin prêt pour l'expérience.
Devant moi un rail de 3m ou repose une substance de couleur vive qui me nargue, d'un sniff rapide tout en relevant la tête je m'envoie en l'air comme ces molécules de synthèse, mon cerveau est immédiatement subjugué par une tache orange se déplaçant de façon ultra véloce dans du bleu pur et virevoltant devant une grosse lumière éblouissante qui se prend pour le dieu du ciel et que vénèrent en cette date d’innombrables lutins sous leurs sombres capuches, oulala un coup à droite un coup à gauche, tous mes sens sont en alerte et décuplés, c'est tendu mes jambes sont raides et comme prisonnières de quelque chose de rigide, le trip s'annonce speed et agressif.
Les yeux grand ouverts je suis à la fois émerveillé par le sol qui défile à vive allure entièrement jonché de sastrugis naissants croûtés sur une longueur de main et présentant un épiderme germé de gros cristaux, c'est beau surtout avec cette lumière rasante, mais je suis aussi terrorisé, oh mon dieux ! ils sont gros et taillés comme des silex, je vais me faire déchiqueter, il faut pas que je tombe! Puis une musique infernale comme un bruit horrible de verre pilé m’inonde les neurones , ma tête va exploser.
" reviens…reviens.. ."Qu'est-ce que j'avais dit au début, ah oui, il faut que j'aille le plus vers l'ouest possible jusqu'au col de Jajêne, mais une force inconnue venant de la même direction s'oppose à moi, cet invisible souffle me combattra sans relâche durant cette première zone de transition faite d'une pente dévalant sur ma gauche et ou le champ de vision sur le haut est limité par la contre pente, à force de batailler en marche arrière tout en marquant le sol de grand zigzags rapprochés qui se superposeront au moment critique de l'offensive, je me libère enfin de ce premier châtiment.
Mes neurones sont à nouveaux survoltés par la vision complète d'un paysage de rêve ou tout est blanc et vierge de toutes traces et semble sans limite.
C'est plus facile maintenant je suis sur un grand plateau tout en largeur et pas trop pentu, la tache orange semble obéir à ma pensée elle est devenue hyper maniable, je peux même tracer des cercles dans le ciel et en un instant en modifier le diamètre et même en décaler le centre, cela m'aidera énormément si d'autres remparts se présentent.
En un éclair je me rends compte que mes pieds sont solidarisés par un truc long et plat qui glisse au dessus de ces cristaux géants et décapite les plus agressifs, je parcours ainsi une grande distance en un rien de temps avec ma compagne orangée placée haut dans le ciel et un peu décalée sur la droite.
J'ai du en prendre trop, je suis avachi par terre, j'ai froid la matière moelleuse enveloppant mes mains est gelée !, j'ai l'onglé, j'ai soif aussi j'ai beau aspiré mais rien ne vient, c'est quoi cette histoire j'ai pourtant bien préparé mon expérience et c'est en train de virer bad trip ! Comme par enchantement un lutin me confirme qu'il fait -15 °C à cause du vent. "…reviens...reviens...."
Après avoir franchi deux premiers obstacles dont un avec une clôture mais sans l'aide de la lumière orange je me retrouve sur le troisième rempart et je prens facilement de l'altitude, jusqu'à ce que surgisse devant moi une ligne horizontale de piquets en bois enveloppés d'une gangue de croûte glacée, j'ai du me gourer dans l'ascenseur ? J'ai pourtant bien appuyé sur le huitième étage ! mais les portes se sont ouvertes sur l'enfer, c'est trop intense la lueur orange est devenu toute petite, le relief n'est pas assez large pour zigzaguer serein en marche arrière et affronter cet ultime châtiment, par un réflexe venant d'une autre réalité je tire une sangle à moi et le spot orange disparaît subitement derrière le déversoir d'une corniche de crête.
" ouf…"
Ou suis-je ? Une voix inconnue m'annonce:
« crête de la montagne de France 25-32knots, altitude 1852m, tu es à 400m d’où tu voulais aller, va retourne sur terre il est temps maintenant »
« reviens...reviens. »Dans un flash back j’aperçois le chemin du retour après une descente sans mon auréole orange,
Il se fera machinalement entre des zones de relief en pleine lumière et d'autres obscurcies par de grandes ombres endeuillant les remparts de l’ennemi ou gisent décapités des armées de rasoirs. Après 5 kilomètres je rejoins mon point de départ, je suis de plus en plus envahi par des flashs de lucidité, les effets du soma s'estompent, je ne suis plus ce voyageur en esprit mais bien redevenu une âme prisonnière de la chair dans un corps fatigué, aux cuisses raides à la nuque meurtrie par des coups dont je n'ai plus le souvenir, mon visage est crispé par le froid, même mon aura s'effondre en fin d'ordalie que j'aurai affronté tout à l'arme blanche comme dans les anciens temps.
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Topologie des lieux et orientation du vent en ce 25 décembre 2011.
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Oh que c'est raide, depuis un moment les peaux de phoque sont dans le sac et le splitboard glisse au bout de sa laisse, il me faut continuer de gravir cette pente impressionnante en creusant à grands coups de boots des marches en quinconces jusqu'à un raidillon franc juste sous une petite corniche, les dernières tailles seront dignes d'une échelle de meunier dans du engagé. L’arrête sommitale de cette vague figée par le froid et sculptée par le vent vole en éclat sous le martèlement des bâtons, et, à l'aide de deux bonnes poignées je finis de me hisser au sommet.
" ouf… "Ce petit extra jusqu'au col des Aurias prolongeant ma rando d'une bonne quarantaine de minutes, me permettra de faire des photos panoramiques de ces immenses alpages Dromois s'étirant vers l'ouest jusqu'à Lus-la-Croix-haute, qu'il est impossible de voir dans leur ensemble depuis le col de la Croix car trop encaissé dans le relief et malheureusement dans le brouillard aujourd'hui.
Place maintenant à un freeride d’échauffement dans des cristaux acérés se cassant à mon passage, jusqu'au col 300 mètres en contrebas.
Assis face au soleil à même la croûte de neige, les jambes allongées fléchies et légèrement écartées, je resserre tranquillement les poignées de ma veste ainsi que les cordons des gants, délicatement je recouvre mon casque de ma capuche gore-tex, cela fini de m'isoler du monde extérieur bien au chaud sous mon bonnet en laine et protégé derrière des lunettes noires, je suis fin prêt pour l'expérience.
Devant moi un rail de 3m ou repose une substance de couleur vive qui me nargue, d'un sniff rapide tout en relevant la tête je m'envoie en l'air comme ces molécules de synthèse, mon cerveau est immédiatement subjugué par une tache orange se déplaçant de façon ultra véloce dans du bleu pur et virevoltant devant une grosse lumière éblouissante qui se prend pour le dieu du ciel et que vénèrent en cette date d’innombrables lutins sous leurs sombres capuches, oulala un coup à droite un coup à gauche, tous mes sens sont en alerte et décuplés, c'est tendu mes jambes sont raides et comme prisonnières de quelque chose de rigide, le trip s'annonce speed et agressif.
Les yeux grand ouverts je suis à la fois émerveillé par le sol qui défile à vive allure entièrement jonché de sastrugis naissants croûtés sur une longueur de main et présentant un épiderme germé de gros cristaux, c'est beau surtout avec cette lumière rasante, mais je suis aussi terrorisé, oh mon dieux ! ils sont gros et taillés comme des silex, je vais me faire déchiqueter, il faut pas que je tombe! Puis une musique infernale comme un bruit horrible de verre pilé m’inonde les neurones , ma tête va exploser.
" reviens…reviens.. ."Qu'est-ce que j'avais dit au début, ah oui, il faut que j'aille le plus vers l'ouest possible jusqu'au col de Jajêne, mais une force inconnue venant de la même direction s'oppose à moi, cet invisible souffle me combattra sans relâche durant cette première zone de transition faite d'une pente dévalant sur ma gauche et ou le champ de vision sur le haut est limité par la contre pente, à force de batailler en marche arrière tout en marquant le sol de grand zigzags rapprochés qui se superposeront au moment critique de l'offensive, je me libère enfin de ce premier châtiment.
Mes neurones sont à nouveaux survoltés par la vision complète d'un paysage de rêve ou tout est blanc et vierge de toutes traces et semble sans limite.
C'est plus facile maintenant je suis sur un grand plateau tout en largeur et pas trop pentu, la tache orange semble obéir à ma pensée elle est devenue hyper maniable, je peux même tracer des cercles dans le ciel et en un instant en modifier le diamètre et même en décaler le centre, cela m'aidera énormément si d'autres remparts se présentent.
En un éclair je me rends compte que mes pieds sont solidarisés par un truc long et plat qui glisse au dessus de ces cristaux géants et décapite les plus agressifs, je parcours ainsi une grande distance en un rien de temps avec ma compagne orangée placée haut dans le ciel et un peu décalée sur la droite.
J'ai du en prendre trop, je suis avachi par terre, j'ai froid la matière moelleuse enveloppant mes mains est gelée !, j'ai l'onglé, j'ai soif aussi j'ai beau aspiré mais rien ne vient, c'est quoi cette histoire j'ai pourtant bien préparé mon expérience et c'est en train de virer bad trip ! Comme par enchantement un lutin me confirme qu'il fait -15 °C à cause du vent. "…reviens...reviens...."
Après avoir franchi deux premiers obstacles dont un avec une clôture mais sans l'aide de la lumière orange je me retrouve sur le troisième rempart et je prens facilement de l'altitude, jusqu'à ce que surgisse devant moi une ligne horizontale de piquets en bois enveloppés d'une gangue de croûte glacée, j'ai du me gourer dans l'ascenseur ? J'ai pourtant bien appuyé sur le huitième étage ! mais les portes se sont ouvertes sur l'enfer, c'est trop intense la lueur orange est devenu toute petite, le relief n'est pas assez large pour zigzaguer serein en marche arrière et affronter cet ultime châtiment, par un réflexe venant d'une autre réalité je tire une sangle à moi et le spot orange disparaît subitement derrière le déversoir d'une corniche de crête.
" ouf…"
Ou suis-je ? Une voix inconnue m'annonce:
« crête de la montagne de France 25-32knots, altitude 1852m, tu es à 400m d’où tu voulais aller, va retourne sur terre il est temps maintenant »
« reviens...reviens. »Dans un flash back j’aperçois le chemin du retour après une descente sans mon auréole orange,
Il se fera machinalement entre des zones de relief en pleine lumière et d'autres obscurcies par de grandes ombres endeuillant les remparts de l’ennemi ou gisent décapités des armées de rasoirs. Après 5 kilomètres je rejoins mon point de départ, je suis de plus en plus envahi par des flashs de lucidité, les effets du soma s'estompent, je ne suis plus ce voyageur en esprit mais bien redevenu une âme prisonnière de la chair dans un corps fatigué, aux cuisses raides à la nuque meurtrie par des coups dont je n'ai plus le souvenir, mon visage est crispé par le froid, même mon aura s'effondre en fin d'ordalie que j'aurai affronté tout à l'arme blanche comme dans les anciens temps.
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Topologie des lieux et orientation du vent en ce 25 décembre 2011.
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Le grand Raph est de retour
Allumé, en transe, derviche poète des hautes sphères transcendantales...
J'aime bien ces CR illuminés qu'il faut lire plusieurs fois pour bien comprendre ce qui s'est passé là-haut...
J'attendais avec impatience ton CR de ce si joli coin, je ne suis pas déçu
Pour l'aérologie du secteur je l'avais aussi sentie comme ça, s'orientant comme il faut au fur et à mesure qu'on avance vers le nord, c'est magique!
Sinon, pour y retourner en fin de semaine, ça te semble jouable niveau quantité de neige?
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@mbkite:1og02jm5:
Sinon, pour y retourner en fin de semaine, ça te semble jouable niveau quantité de neige?
Salut Marc et merci pour l'appréciation, quantité neige il y a tout ce qu'il faut c'est blindé aucune zone dégarnie juste quelques pointes de rochers apparents, et il y avait une bonne sous couche sans cohésion sous les 15cm de dur environ 20 à 30 cm reposant sur un socle de glace, avec le léger redoux actuel la neige sera beaucoup plus molle et agréable à rider en fin de semaine, voir peut-être complétée jeudi d'un cadeau tardif du père fouettard, le Rognon aussi est en condition c'est incroyable par rapport à fond'urle ou il n'y a plus rien !
Skis aux pieds depuis la voiture au départ de la piste de ski de fond. -
Yeah!!!
Jeudi p'tit coup de neige, vendredi impossible d'y aller (avalanche dans la Jarjate, grève des routiers qui bloquent le col de Lus, pétole et brouillard là-haut ), je prends un ticket pour samedi