Planéte Marcieux (ven 20 mars)

rafkite

Grande forme aujourd'hui les 800m de dénivelée sont rapidement randonnés, et toujours ce beau spectacle lors du franchissement des gradins, sorte d'amphithéâtre dont les marches, ou zigzag le chemin sont ceinturées: sur la gauche et en haut part d'immenses falaises grise éclairées de tons orange, et sur la droite par un groupe de grosses molaires contiguës que l'érosion a transformée en paysage troglodyte ou d'énormes grottes et creux absorbent le regard.

Rendu au passage de l'Aup le petit groupe se reforme Yannick Emmanuel et moi, 30 knts à l'anémomètre et nous observons en contre-bas Philippe capé d'une aile moustique blanche, si peu de tissu et il avance, ça doit bien pulser ses trajectoires ne marquent pas le sol lisse qui restera très dur toute la journée sans aucune transformation. Afin d'avoir moins de vent nous dévalons en snowboard et en ski jusqu'à une zone plate et dégagée 200 m en amont de la cabane près des blocs,

sandwich pour les uns et de mon côté impatient de retrouver ma petite canadienne je creuse avec ma chaussure un sillon de 4 mètres dans la croûte gelée afin d'enterrer le bord de fuite de l'aile pour finir de m'harnacher en toute sécurité. Un mouvement de poignée et voilà ma cavalière dans les airs vêtue de sa robe orange, mais la pauvre elle s'en retournera honteuse après un quart d'heure dans les vestiaires deux frontales d'affilée sur le neige béton à cause de lignes twistées suite à une petite chute frontside ou je n'ai pas pu reprendre le pilotage car les commandes étaient inversées et même en tirant les arrières rien à faire c'est allé très vite moins de cinq secondes. Ses sous_vêtements sont en lambeaux complétement déchiqueté par la violence du choc et la pression de l'air, diagnostique 7 inter-caissons d'explosés, il va y avoir du boulot pour Denis…
Il ne me reste plus qu'a photographier yannick avec en background les Lances de Malissard,

mais par chance une heure plus tard le vent baisse de façon très significative 6-10 noeuds max, tout en restant irrégulier et NO, c'est l'heure de sortir les grosses bâches entre temps Philippe s'en retournera chez lui.
Yannick et Emmanuel passeront une grande partie de l'après-midi sur le haut de la pente juste sous la crête des Charassons

pour envoyer des sauts, et tardivement ils remonteront au vent les 250m les séparant du passage de l'Aup (1869m) dans une pente à 30°. Du chemin je les observe qui slaloment tout près du but entre les résineux

et plus particulièrement une Manta rouge et noir qui virevolte de plus en plus haut entre les sapins limite caresse du dos de la main, et, qui finalement posera seulement 30 mètres sous les barbelés, superbe, c'est Manu.

En général la descente se vie comme une récompense mais en ce vendredi 20 mars le couloir en virgule présentait une neige béton trafôlée dans tous les sens avec de la glace à certain endroit, même en dérapage la voltige était périlleuse et c'est donc à pince que nous rejoignîmes la civilisation en empruntant le chemin de l'aller.

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