Pour conclure ce CR-fleuve :
Le Danemark est indéniablement le top pour rouler à vélo, avec une mention spéciale pour la V1 et un coup de coeur pour la partie nord à partir de Blokhus. Au final, 1000 bornes sur 17 étapes, soit une moyenne de 58 km par jour, avec un minima à 20 et un maxima à 92 kilomètres et aucune crevaison ni problème mécanique à proprement parler. Pour la variété, nous avons roulé sur tout type de terrain, le plus souvent en site propre ou routes secondaires voire chemins vicinaux, pistes forestières ou encore vrais chemins au sens traditionnel. En ville (moyenne ou grande) c'est très sécurisant, il y a clairement une infrastructure vélo qui est pensée pour la pratique (de loisirs ou de déplacements quotidiens). Nous avons croisé de nombreux cyclotouristes mais pas sur la totalité de notre parcours. Beaucoup sont passés à la mode du gravel avec paquetage léger, notamment les jeunes, les allemands restent en sacoches traditionnelles. Les cyclistes sportifs se rencontrent plutôt vers les grandes agglomérations.
La mono-roue conseillée et prêtée par Alexis fût le bon choix, malgré la longueur de l'attelage et mes deux sacoches à l'avant équilibrent bien l'ensemble. Aucun problème de sécurité sur la route et concernant le matériel, nos vélos ont rarement été attachés, même avec le paquetage.
Pour l'hébergement, la solution shelter est vraiment top et économique. On a utilisé une application (cf. source) pour les trouver. Certains se réservent, la plupart non. Et ceux qui sont isolés sont évidemment les plus intéressants en termes de fréquentation. Eau et toilettes à disposition ainsi que le barbecue, parfois une douche. En fonction de nos étapes prédéfinies et que l'on a respectées à la lettre, on est allé dans les campings (X10) pour 11 nuitées (dont 2 à Copenhague) et pour un prix moyen de 40 euros (la formule la plus économique : deux personnes avec une tente, sans voiture ni électricité), le moins cher était le camping 2.0 (21 euros) et le plus cher celui de la capitale bien sûr (48 euros). En général, ils sont très bien équipées, avec une salle commune et une cuisine (frigo, plaques de cuisson ou gaz, fours et parfois des ustensiles). Nombreuses caravanes dans les campings, les tentes sont souvent reléguées dans un espace à part mais ce n'est pas plus mal.
Le pays est le royaume du van et du camping-car, certains étant hors de proportion. Beaucoup de possibilités pour se parquer et de zones aménagées pour ce type de véhicule. Ce sont les allemands qui viennent en masse, leur littoral étant saturé.
Finalement, avec deux nuits d'hôtel (arrivée en Allemagne + Malmö), le budget hébergement a été de 590 euros (19%).
Côté sociologique, sans surprise, le Danemark est le paradis des enfants. Tout le tourisme national-local tourne autour d'eux, tout est fait pour accueillir les familles. Cela donne souvent une image un peu désuète, du style mini-golf (très populaire) ou attractions dans les lieux touristiques voire skateparks un peu partout. En revanche, le danois aime les grosses bagnoles (pas mal sont électriques) et les chiens, il y en a partout. Et comme la population a les moyens, les chiens sont de race. Mais comme en Suisse, on passe derrière l'animal qui fait ses besoins. Je préfère ça mais le phénomène du chien de compagnie me questionne pas mal. On a fait quelques rencontres sympa, quelques personnes curieuses mais le danois ne vient pas facilement au contact (excusez les généralités).
Côté alimentaire, on trouve à manger dans toutes les bourgades même petites, souvent un petit supermarché avec horaires étendus (7h - 20h). Et beaucoup de trucs à emporter, des petits stands de fruits et de légumes, des patates en vrac à tous les coins de rue et les boulangeries sont pas mal, quand on les trouve. Ce qui est très bon, ce sont les fish'n chips et autres poissonneries qui préparent des sandwichs en lien avec les produits locaux. Finalement, l'alimentaire a représenté plus de 37% de notre budget (1100 euros) avec un prix moyen de 28 euros par jour et par personne. En mode nomade, on fait des courses plus fréquemment, on n'a pas les moyens de stocker.
Le transport a représenté le plus gros du budget (44%) dont 270 euros pour la bagnole (en comptant en plus l'essence et le péage pour rallier la Bretagne après le séjour danois), gonflé par nos bourdes avec le ferry. Le train (surtout pour la partie allemande) est assez économique (billet vélo à la journée très bon marché). Il y a de la place généralement pour les vélos mais les quais ne sont pas toujours adaptés en hauteur. Pour les trains ICE longue distance que nous n'avons pas pris, c'est plus cher et il faut réserver bien à l'avance. On est resté sur le réseau régional, moins cher mais plus long.
Et le kite dans tout ça ?

(en vert notre point de départ, et les endroits kités - plus ou moins - en jaune)
Le Danemark possède un nombre énorme de spots (voir la référence à Let's kite). J'ai dû composer avec notre itinéraire vélo, bien sûr, donc la pratique n'a été possible qu'à la demi-journée, en fonction des conditions rencontrées sur place. La Baltique sud (Copenhague et Malmö) reste aléatoire selon moi, le vent étant conditionné aux épisodes météos spécifiques. Le meilleur plan reste la côte ouest, entre mer du Nord pour le vent marin et fjord lors des périodes avec vent de terre. Quant au nord de la côte ouest, cela représente pour moi le meilleur de la pratique : vent, vagues et grands espaces. Avec un van, c'est facile d'aller d'un spot à un autre en fonction des conditions, d'autant plus que le pays n'est pas très grand à l'échelle du moteur thermique ou électrique (si l'on reste dans le Jutland par exemple). Je ne regrette donc pas de m'être chargé du matériel de kite mais j'aurais facilement fait une croix sur une partie de la V2 pour passer plus de temps sur l'eau dans les moments propices.
Pour le matériel embarqué, la Wave 4,5 n'a pas servi, ainsi que la veste d'impact qui a fait office de coussin. Même chose pour les chaussons, le lycra, le bonnet, les conditions de navigation n'étaient pas froides. Le surf a été le bon choix mais prendre un foil est un bon plan pour l'avenir. De nombreux spots sont flats, donc bon plan aussi pour la pratique TT freestyle.
Bref, un magnifique périple, avec de bons moments de "hygge", surtout avec l'itinérance à vélo, dans des paysages qui nous ont enchantés.
Sources et remerciements :
Le Routard 2021-22 Danemark Suède, et pour la préparation sans faille d'Hélène sans laquelle ce projet n'aurait pas existé.
extraits du Kite & windsurfing guide Europe, merci à toi David pour la mise à disposition de la bible.
Jean-Manu, pour l'échange et les informations précieuses au sujet de son séjour danois kite + van en 2023, trop pluvieux à son goût...
https://ruter.dk/ (The official website for the national bicycle routes in Denmark).
l'appli shelter (Peter.Gjoel) pour la localisation des abris, dispo sur Google Play.
cartographie :
https://fr-lu.topographic-map.com/map-d5ltf/Danemark/
le site Let's Kite pour la cartographie des spots et les prévisions, renforcées par l'ajout de stations météos locales (
https://letskite.ch/fr/blog/25/des-nouvelles-stations-meteo-pour-le-danemark).
l'application polarsteps pour tracer notre périple (
https://www.polarsteps.com/NicolasRoro/19386612-danemark-a-velo-kul?s=fa41af4b-0285-4bcf-8ab1-48fcef533378).
Alexis pour le prêt de la charette mono-roue et du sac, objets désormais indispensables pour le kite itinérant...
Et pour finir, le seul troll que l'on ait croisé (
https://www.opdagdanmark.dk/en/trolde-kort-danmark/) :

Wonderland !